Avoir un chien, voilà le summum du bonheur pour Drissa. Et aussi de la normalité. En fait, il veut juste s'intégrer. La famille malienne de Drissa (sa sœur jumelle Ramata et son frère Sedouba ainsi que ses parents Maryama et Issouf) mène une vie aussi adaptée et discrète que possible. Mais ils ne sont pas vraiment acceptés. Ceux qui sont différents doivent rester parmi leurs semblables ; parmi les Maghrébins, les Haïtiens, les personnes à la peau sombre. Ceci, bien sûr, dresse des obstacles : Drissa n’entre pas facilement dans une discothèque, Ramata n'est pas traitée comme une femme sur un pied d’égalité et subit des brimades raciales-sexuelles agressives. Les parents ne s'élèvent pas au-dessus du statut de travailleurs acharnés. Les descriptions du quotidien, tantôt poétiques, tantôt naturalistes, sont entrecoupées de cas de violence policière à caractère raciste déclamés en chœur. Eva Doumbia, dont les œuvres ont été conviées au Festival d'Avignon cette année, se considère comme une Afropéenne qui traite des thèmes documentaires actuels des groupes marginalisés et oblige le public à les percevoir.
Mise en lecture Dela Dabulamanzi, Label Noir | Avec Jean Philip Adabra,Maya Alban-Zapata, Dela Dabulamanzi, Zandile Darko, Serge Fouhakue, Tyrell Otoo | Audiotraduction en français par Emilie Haus